Un peu de philo voir d'histoire: l'étude de la MELANCOLIE.
Mélancolie signifie littéralement bile noire et fut d'abord un terme médical, fondé sur la théorie des humeurs. Il désignait une folie triste. Au XVIIe siècle, on semble avoir été sans complaisance à l'égard de cette folie.
Le mot s'éloigne ensuite de son sens médical pour désigner une tristesse vague et plutôt douce qui sera un état de grâce à l'époque romantique, que Rousseau inaugure ainsi: «Ô mélancolie enchanteresse! ô langueur d'une âme attendrie! combien vous surpassez les turbulents plaisirs, la gaité folâtre, la joie emportée , et tous les transports qu'une ardeur sans mesure offre aux désirs effrénés des amants!»
La mélancolie remonte à l'antiquité grecque. Aristote avait remarqué que les artistes et les penseurs étaient sujets à la tristesse. La Bible même, dans une allusion aux états dépressifs de Saül et de Job, évoque les bienfaits de la musicothérapie: «David pinçait la harpe pour calmer et soulager Saül quand l'esprit mauvais de Dieu fondait sur lui.».
L'équivalent de la mélancolie est appelé aujourd'hui dépression. L'image d'une implosion, d'un effondrement a remplacé celle d'un débordement, d'un excès d'humeur noire.