En cette nuit, sombre et froide, Black Melancholia était seule, une fois de plus.
Elle était au bord de l'océan, qui se déchaîné à ses pieds. Assise sur un rocher, elle regardait les vagues se fracasser bruyamment. L e ciel était gris, il était pluvieux. Les larmes du ciel coulaient sur ses joues, emportées aussitôt par le vent, pour ensuite mourir dans le néant.
Elle tenait dans sa main une seule et unique rose. Ses pétales était d'un noir de velour, presque ténébreux, mais quand elle la tournait entre ses doigts, elle pouvait y décerner des éclats de rouge, comme si la sève était de sang, inbibant ainsi les pétales de l'intérieur;
Elle pensait au mal qui la rongeait elle aussi, peu à peu, et savait que ce n'était plus qu' une question de temps, mais, celà ne la gênait pas outre mesure, car, tout était question de temps....
(Le temps a-t-il une fin?)
La rose tournait entre ses mains, et une épine se planta dans son doigt. Elle en fût quelque peu surprise, mais c'était pourtant naturel. Une goutte perla au bout de son index, perle de rouge sur sa peau si blanche... Elle observa ce contraste de couleur et de sensation.
Ce qui s'échappait de son corps, ce sang si chaud, d'une couleur si vive, et son doigt, sa main, son corps, pourtant si pâle, si froid, comme si la mort l'avait déjà bercé dans ses bras, ne laissant aucune chance au nectar qui coulait dans ses veines;
(Pourquoi devrais-je mourir avant même de vivre? Je n'étais pas née que déjà je fus condamnée ... A peine de ce monde, que le sablier est retourné pour la dernière fois.)
Elle ne comprenait pas. Alors elle restait assise là tous simplement. Parfois, des échos de rires, de voix lui parvenaient. Elle pouvait reconnaître les siens, et parfois ceux de ses amis. C'était la preuve qu'elle était vivante, ou tout du moins, que son corps l'était. Car, Black Melancholia, dans la réalité, ne pouvait pas passer son temps assise là, à contempler l'infini... Non, parfois elle y pensait, avec comme un regret, un sanglot au fond de la gorge, mais elle ne pouvait pas. Alors son âme le faisait pour elle.... Pendant qu'elle donnait l'apparence de vivre, son esprit sombrait...
Les vagues déferlent à ces pieds... Des flocons de neige volent, tels des fées, à ses côtés. Le ciel continue de pleurer sur ses joues, malgré les tentatives du vent pour les emporter. Parfois un rayon de lune apparaît, la réchauffant légèrement, juste assez, pour reprendre des forces... et contiuner...